jeudi 13 juin 2013

Le parc de la Poudrerie à Sevran


La poudrerie impériale puis nationale de Sevran-Livry fonctionna tout juste un siècle, de 1873 à 1973. Elle compta jusqu'à 3 300 ouvriers et produisit jusqu'à 28 tonnes de poudre par jour.
Aujourd'hui, l'ancienne poudrerie nationale de Sevran-Livry, est un parc urbain de 137 ha situé sur le territoire des communes de Sevran, Villepinte, Livry-Gargan et Vaujours (Seine-Saint-Denis), ouvert au public à partir de 1973 et traversé par le canal de l'Ourcq.
C'est le seul site classé du département de la Seine-Saint-Denis en 1994.
* Pourquoi la poudrerie ?

1873 : début de la poudrerie.
Le 27 décembre 1865, Napoléon III signe le décret créant la poudrerie impériale de Sevran [1], pour la fabrication des poudres de commerce ne laissant à l'artillerie que cinq lieux de production sur la douzaine installée en France[2] (les sept autres servant à des usages civils).
Le site de Sevran est choisi pour sa situation géographique, près du canal de l'Ourcq, près d'une ligne de chemin de fer, et éloigné de plus de deux kilomètres des villes de Sevran et Livry-Gargan, offrant ainsi une certaine sécurité. La construction de la poudrerie impériale débute en 1868, mais elle est interrompue par la guerre franco-allemande de 1870[1]. Celle-ci achevée, les travaux reprennent et se terminent en 1873[1]. La particularité de la poudrerie est qu'elle utilise la vapeur comme énergie motrice (au lieu de l'hydraulique), grande innovation de Gustave Maurouard, et que les bâtiments sont disposés en demi-cercle, à 110 mètres du centre du moteur[2],[1].
En 1878, la poudrerie intègre une nouvelle organisation : la commission des substances explosives (CSE). Dans les années 1880, le site devient un centre d'étude et d'essais du Service des poudres et salpêtres[1].
Le 30 juin 1910, une explosion accidentelle de près de deux tonnes de poudre eut lieu sur le site, ne faisant qu'un blessé léger, mais occasionnant de nombreux dégâts matériels, dont à la poudrerie, la destruction totale d'un bâtiment, la destruction partielle de quelques bâtiments proches et, pour les environs, la destruction des vitres des maisons ; la déflagration fut perçue dans un rayon de plus de vingt kilomètres[3].
Durant la Grande Guerre, plus de 3 200 ouvriers travaillent à la poudrerie de Sevran, encadrés par une vingtaine d'ingénieurs et d'officiers[1], produisant essentiellement de la poudre B[2]. La production est alors de douze tonnes de poudre par jour[1]. L'effectif redescend à environ 600 personnes dans les années 1920-1930[2].
En 1937, compte tenu de la situation internationale, la production de poudres pour l'armement est considérablement développée[1]. La Seconde Guerre mondiale donne un nouvel élan à la poudrerie, jusqu'en mai 1940. Dès le 13 juin 1940, les Allemands occupent la manufacture. Puis ils installent, à des fins militaires, la société Firma Buck sur une partie du site[1]. Au début de 1941, une partie du personnel peut cependant reprendre une activité dans la fabrication des fabrications sont ensuite interdites par l'occupant[1]. En juillet 1944, des personnels de la poudrerie, en fabriquant clandestinement des explosifs, participent activement à la Résistance[1]. La poudrerie est libérée le 26 août 1944 par Louis Ménard et son équipe[1].
En 1945, la poudrerie reprend la fabrication des poudres militaires et civiles et Louis Ménard retrouve la direction de la poudrerie[1]. Les années 1950 voient le succès de la poudrerie dans le domaine des cartouches de chasse[1]. Le site retrouve son rôle dans les études et les essais d'explosifs et de poudres de propulsives. Fin 1951, l'effectif, hors laboratoires, s'élève à 658 personnes[1].


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